La collection d'oiseaux

Faucon avec proie

Le prix de la grâce

Je trouve les éperviers majestueux, même si je sais qu’ils restent des bêtes sauvages.

Par un après-midi d’hiver, on a vu cet épervier de Cooper fondre sur un pigeon sans méfiance, avec une précision foudroyante. J’ai saisi mon appareil, puis j’ai contourné lentement le terrain, en me faufilant entre les arbres pour ne pas l’effrayer. Chaque pas était mesuré. Je voulais capter la maîtrise sauvage du rapace sans lui faire perdre sa proie.

Ce que j’ai saisi, c’est un moment de survie brute — brutal, magnifique et d’une honnêteté désarmante. La neige offre une scène immaculée et silencieuse, tandis que les plumes et le sang racontent la vérité de l’hiver. L’épervier s’incline, non pas par révérence, mais poussé par l’instinct — une créature façonnée par la nécessité, guidée par le rythme du sauvage.

Cette image nous invite à affronter un certain malaise, à regarder la nature non seulement dans sa splendeur, mais aussi dans sa dure réalité. C’est un rappel que la grâce et la violence volent parfois avec les mêmes ailes.